- Eco-conception
By L'Atelier des Matières
Alors que les produits éco-responsables gagnent des parts de marché, pour saisir cette opportunité le secteur textile doit d’autant plus s’investir dans l’éco-conception et l’économie circulaire. Ce qui, en pratique signifie s’adapter à certaines contraintes réglementaires, et ne pas hésiter à s’engager dans de nouvelles pratiques innovantes.
Périmètres de l’éco-conception
L’éco-conception : contours de la démarche
Un bien ou un service est dit « éco-conçu » lorsque l’entreprise qui le fabrique fait en sorte de réduire au maximum son impact négatif sur l’environnement, et ce dès la phase initiale de sa conception.
Dans tous les cas, l’éco-conception ou éco-design préserve l’environnement tout autant que les qualités d’usage et de performance des produits.
Pratique jumelle de l’éco-conception, l’éco-design prend, elle, en considération l’aspect fonctionnel et esthétique du produit, en plus de sa fabrication. Le secteur du textile est donc particulièrement concerné par l’éco-design.
Concrètement, l’éco-design allie créativité esthétique, matières premières vertueuses, mode de production moins polluant (y compris s’agissant du potentiel de recyclage du produit) et respect de l’environnement. Une démarche qui contribue au développement durable, nouvel enjeu non seulement écologique mais aussi économique.
Définitions officielles de l’éco-conception
La norme internationale ISO14062 régit le concept d’éco-conception, répertoriant les pratiques environnementales à intégrer dans la conception et le développement des produits.
En Europe, et depuis juillet 2024, un nouveau règlement sur l’éco-conception des produits durables est entré en vigueur : l’ESPR (Ecodesign for Sustainable Product Regulation). Ce règlement constitue une étape importante du plan d’action pour l’économie circulaire (CEAP) prévu par le pacte vert de l’Union Européenne. Il s’agit pour l’instant d’un cadre général qui devrait donner lieu, dans un avenir proche à un certain nombre d’obligations incontournables. Parmi les avancées : de nouvelles exigences en matière de durabilité, empreinte carbone, recyclabilité… mais aussi d’information auprès des consommateurs. En pratique, en ce qui concerne le textile, le règlement interdit par exemple pour les grandes et moyennes entreprises de détruire les pièces textiles et chaussures invendues.
En France, il existe à ce jour trois définitions officielles de l’éco-conception :
la définition de l’AFNOR (Association Française de Normalisation) datant de 2004 : « L’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie. »
La définition de la norme NF X 30-264, datant de 2013 :
« Intégration systématique des aspects environnementaux dès la conception et le développement de produits (biens et services, systèmes) avec pour objectif la réduction des impacts environnementaux négatifs tout au long de leur cycle de vie à service rendu équivalent ou supérieur. Cette approche dès l’amont d’un processus de conception vise à trouver le meilleur équilibre entre les exigences, environnementales, sociales, techniques et économiques dans la conception et le développement de produits. »
La définition de l’ADEME (Agence de la transition écologique) :
« Démarche préventive et innovante qui permet de réduire les impacts négatifs du produit, service ou bâtiment sur l’environnement sur l’ensemble de son cycle de vie tout en conservant ses qualités d’usage. »
La compréhension du cycle de vie du produit dans la globalité de ses impacts se retrouve donc au cœur de toutes ces définitions.
Textile & éco-conception : enjeux
La quantité des vêtements achetés en Europe par personne a augmenté de 40% ces dernières décennies et cette industrie est responsable de 2 à 10% des impacts environnementaux liés à la consommation européenne. C’est dire combien les pratiques de l’éco-conception peuvent faire la différence dans le domaine de la mode et du textile au sens large – puisqu’on en retrouve dans la décoration, le bâtiment, la santé, le secteur automobile etc. À ce titre, les experts en éco-conception, tels L’Atelier des Matières, entendent développer de nouvelles matières adaptées à ces différents domaines, la revalorisation de tissus et cuirs ouvrant un large périmètre d’applications. Et d’innovations.
Produits textile & éco-conception : une démarche sur plusieurs fronts
Le cadre d’éco-conception textile définit par l’ESPR mentionné plus haut déroule les axes suivants :
Durabilité accrue : les textiles doivent être conçus pour durer plus longtemps, et utiliser des matériaux et techniques de fabrication augmentant leur résistance à l’usure, au lavage, et à d’autres formes de dégradation usuelles pendant la phase d’usage.
Réparabilité : les vêtements et textiles doivent être facilement réparables. D’où des conceptions permettant de remplacer ou de réparer des éléments endommagés sans avoir à remplacer l’intégralité du produit.
Recyclabilité : les textiles et pièces en textile doivent être conçus pour faciliter le recyclage en fin de vie. D’où l’utilisation de fibres et matériaux pouvant être facilement séparés et réintroduits dans le cycle de production.
Utilisation de matériaux recyclés : les textiles doivent inclure un pourcentage significatif de matières recyclées, réduisant ainsi la demande en nouvelles ressources et les multiples impacts environnementaux liés.
Réduction des substances dangereuses : les textiles doivent être exempts ou contenir des quantités réduites de substances chimiques préoccupantes pour la santé et pour l’environnement.
Transparence et traçabilité : les textiles doivent inclure des informations claires sur leur composition, leur origine, leur impact environnemental. Cela permet aux consommateurs de faire des choix informés et aux produits de mieux s’intégrer dans des processus de recyclage en fin de vie.
Optimisation de l’empreinte environnementale : les textiles doivent être conçus en tenant compte de l’ensemble de leur cycle de vie, afin de minimiser leur empreinte carbone et leur impact environnemental global.
Facilité de désassemblage : Pour les produits en multicomposition, ils doivent être conçus pour permettre un désassemblage aisé, facilitant ainsi la séparation des matériaux pour le recyclage ou la réutilisation.
De fait, c’est sur la base de ces fondamentaux que L’Atelier des Matières a élaboré son offre de services et produits auprès des metteurs en marché textile. Conscient que les entreprises n’ont pas les mêmes besoins et performances, l’accompagnement proposé par L’Atelier des Matières est toujours personnalisé. Dans tous les cas, faciliter un sourcing vertueux comme optimiser la fin de vie responsable du produit recouvrent une multiplicité de contraintes qui peuvent aussi se transformer en opportunités… finalement accessibles et surtout constructives.
Les obligations en éco-conception pour les entreprises françaises de la filière textile
L’article 72 de la loi AGEC : remise du plan de prévention et d’éco-conception
Les entreprises de la filière textile connaissent déjà l’article 13 de la Loi AGEC, qui depuis le 1er janvier 2023 rend obligatoire l’affichage des qualités et caractéristiques environnementales des produits générateurs de déchets. Mais un autre article concerne plus directement l’éco-conception, l’article 72 de la Loi AGEC :
« Tout producteur est tenu d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de prévention et d’éco‐conception ayant pour objectif de réduire l’usage de ressources non renouvelables, d’accroître l’utilisation de matières recyclées et d’accroître la recyclabilité de ses produits dans les installations de traitement situées sur le territoire national. »
Quelles entreprises de la filière textile sont concernées par l’enjeu d’éco-conception ?
Tous les metteurs en marché du secteur textile – habillement, linges de maison et chaussures – soit l’ensemble des entreprises et acteurs impliqués à quelque niveau que ce soit dans cette filière.
La prévention des déchets n’est plus une option de conception
À ce jour, l’intégration de la prévention des déchets dès la conception des produits est donc devenue obligatoire. Autrement dit, les entreprises se doivent de mettre en œuvre un plan de prévention et d’éco-conception pour les cinq ans à venir. Ce plan a de fait le mérite de permettre à chaque entreprise d’identifier ses priorités, réalités, et démarches les plus pertinentes.
L’objectif de L’Atelier des Matières est d’ailleurs d’accompagner ses clients vers cette transition, tout en anticipant les autres contraintes réglementaires à venir sur les plans nationaux comme internationaux. Le réseau européen de partenaires de L’Atelier des Matières permet une vision à 360° de solutions, non seulement adaptées aux besoins immédiats mais également au potentiel évalué.